La Torre dei Borboni
et l’ile de Ponza

’année suivante commencèrent les travaux de fortification de la Tour et de reconstruction du centre habité. Mais en 1485 les gaetans commencèrent le siège de la Tour et après un bref combat ils la conquirent. Mais Carafa s’adressa au roi Carlo VIII pour en demander la propriété, ce qu’il obtint jusqu’au 21 mars 1524, date à laquelle le vice Roy de Naples, sur l’ordre du pape, restitua toute l’ile à l’Etat Pontifical. En 1532 le pirate Barbarossa provenant de la Turquie, après avoir conquis la Tour, occupa les iles pontines en les saccageant complètement.. En 1542 la Tour et le reste de l’ile furent cédés au Duc de Castro Pier Luigi Farnese, mais à cause de défenses insuffisantes, en 1543 les corsaires algériens s’en emparèrent, en massacrant tous les habitants.
Le 1 juin 1543 le Commendatario de Gaeta prit officiellement possession de la Tour de Ponza, sous le contrôle du vice Roy de Naples et du Pape, afin d’endiguer le fléau des pirates, qui en l’an 1543 avaient rejoint les portes de Rome. La Tour de Ponza fut consolidée en devenant à nouveau le rempart contre les invasions de l’ile, mais le territoire resta vide à cause de la peur de nouvelles invasions des pirates. Dès lors, tous les débarquements, tous les prélèvements de bois ou de pierres, toute installation, furent attentivement contrôlés depuis la Tour.
Suite à l’extinction de la famille Farnese, tous leurs biens furent transmis par voie d’héritage aux Bourbons de Naples, y compris les iles Pontines. En 1734, Carlo III de Bourbon ordonna sa colonisation en partant de la construction d’un système de défense solide et efficace. La Tour de Ponza fut ainsi agrandie, renforcée et élevée. On réalisa également une énorme citerne pour recueillir l’eau de pluie. On y installa des canons navals à longue portée ainsi que, nouveauté absolue, un arbre de signalisation fait de miroirs et de drapeaux. Tout ce système de défense représentait une nouveauté stratégique, fruit d’une étude attentive. Dans ce contexte, la Tour plus qu’une cuirasse de tortue situé hors du corps, constituait plutôt une unité située au milieu de huit points de défense. Encore une fois, les ingénieurs militaires des Bourbons avaient appliqué leur théorie du “panottico”. La Tour au centre, comme point de relai des communications depuis les points périphériques et au centre en tant que point de départ des ordres de défense vers la périphérie. Depuis la Tour il est en effet possible de voir tous les points de défense de l’ile, y compris ceux qui sont situés sur l’autre versant. Il s’agissait d’un système compliqué, mais en même temps très pratique et efficace qui évita toute tentative d’assaut de la part des pirates.

En 1857 Carlo Pisacane, après avoir pris en otage quelques officiers du port, réussit à accéder à la Tour, mais il fut déçu de constater que celle-ci ne contenait ni armements ni les système de défense traditionnels: que des équipements de signalisation et de repérage. La Tour avait ainsi put cacher son importante fonction de défense de l’ile, étant donné que les assaillants la sous-évaluèrent et ne firent pas attention au fait que d’importants messages continuaient à être envoyés, en permettant ainsi d’organiser la défense de l’ile et de contacter Gaeta. Une fois terminée l’aventure de Pisacane, et en redoutant d’autres semblables fâcheuses situations, le gouvernement des Bourbons fit installer dans la Tour un télégraphe dont le câbles s’étendait pour plus de 30 milles sous la mer: un véritable record pour cette époque.
Après l’unité de l’Italie, la Tour tomba en état d’abandon, ainsi que les autres points de repérage côtier. Au début du siècle elle devint le siège de la Mairie et elle fut donc restaurée et agrandie. Après la guerre le siège de la Mairie fut déplacé à nouveau et la Tour fut transformée en école, mais elle tomba à nouveau en ruines après quelques temps à cause du manque d’entretien, et fut abandonnée à son sort. En 1950 elle fut achetée par les propriétaires actuels qui la destinèrent à une finalité touristique et culturelle. En 1995 elle fut à nouveau restaurée grâce à l’initiative de Maria del Pilar Olivié.